Johnny Hallyday interviewé par le New York Times

Johnny Hallyday New York Times

Johnny Hallyday New York TimesL’excellent New York Times a réalisé une interview de Johnny Hallyday parue dans son édition du week-end du 15 juillet 2011. Le taulier s’est confié au journaliste Steven Erlanger qui a réalisé un article d’une page de très bonne qualité.

Voici la traduction complète de l’article réalisée par nos soins.

Johnny Hallyday n’a pas encore quitté le building, enfin pas encore.

On ne peut pas dire qu’il n’a pas essayé. Il y a bien une ou deux tentatives de suicide, et même une tentative de partir à la retraite. Mais cela n’a pas duré longtemps, dans une longue interview. « J’ai réalisé que si cela avait été ma dernière tournée, cela ce serait terminé aujourd’hui, mais qu’aurais-je fait après ? ». Il rit avant d’ajouter « J’aime monter sur scène, j’aime le public, j’aime voir des gens, cela a toujours fait partie de ma vie depuis que j’ai 14 ans. »

Il faillit mourir, après une opération ratée du dos en 2009 par un chirurgien des célébrités.

Monsieur Hallyday, aujourd’hui 68 ans, a survécu à 3 mariages, des calculs rénaux, un cancer du colon et une opération ratée sur sa colonne vertébrale qui s’est infectée. Il a été opéré ici avant de pouvoir regagner sa maison de Los Angeles, mais une fois sur place, il a dû être placé en coma artificiel pour une seconde opération. Pendant ce coma, un tube toucha ses cordes vocales et sa fameuse voix rocailleuse, qui a survécu a tant de chansons, devint un murmure. Il la récupéra en pratiquant des exercices, parfois en essayant de parler tout en mordant un crayon de papier, confesse-t-il, tout comme il fit, enfant, quand il se brûla la langue, et à 14 ans, pour apprendre à ne pas zézayer.

Le chirurgien français est poursuivie en justice ; Monsieur Hallyday, repris la scène après avoir subi une intervention visant à remplacer sa hanche par une prothèse artificielle après un accident de moto il y a 20 ans. « Ma hanche se faisait vieille », il avoue. Il montera sur les planches en septembre à Paris, dans une adaptation française de Tennessee Williams « Le Paradis sur Terre » (lire notre article, cliquez ici), avant d’entamer une nouvelle tournée qui durera plus d’une année, avec une moyenne de 4 concerts par semaine et un seul mois de repos pendant le sacro-saint mois d’août français, bien sûr.

Un petit homme maigre avec un look mêlant western et France – jean noir serré, veste noire avec boutons d’argent, une ceinture cloutée, et des doigts habillés de bagues dont une représentant une tête de mort en diamant – Monsieur Hallyday essaie maintenant d’arrêter de fumer. Alors il alterne des jours où il fume et des jours où les patchs à la nicotine prennent le relais. Aujourd’hui est un jour « fumeur ». « Je travaille » précise-t-il simplement, la lueur de ses yeux bleus illuminant ses lourdes paupières. A la fin de l’interview, un demi-paquet de Gitanes sans filtre seront écrasées dans un cendrier.

Il est difficile d’expliquer la place qu’il tient dans la vie française. Il a vécu plus de 100 tournées, a vendu plus de 100 millions de disques, réalisé 47 albums studios et 26 lives. Il a totalisé plus de 2 100 couvertures de magazines et sa page Wikipedia en français est plus longue que celle de Jésus Christ.

Johnny Hallyday est aussi français que la baguette, et il a chanté plus de 50 ans, introduisant les rythmes d’Elvis, l’énergie et les paillettes d’une culture impregnée de ballades. Qu’on l’aime ou non (le Président Nicolas Sarkozy est un grand fan), peu sont indifférents à lui. Son opinion est sondée sur à peu près tout, des restaurants à Dominique Strauss-Kahn. « Je suppose que les français se sont habitués à moi après tout ce temps », dit-il. « Quelque part, je suis une petite partie de la famille ».

Il décrit ses visites à des enfants malades en tournée, « et sur les cheminées, je vois des photos de moi au milieu des photos familiales », dit-il avec toujours une pointe d’étonnement. « Les français râlent beaucoup, ‘je n’aime pas ci, je n’aime pas ça ‘ mais ils sont très fidèles, très loyaux, de ce qu’ils aiment. Ils peuvent en dire du mal mais ils sont très loyaux. »

Jean-Philippe Smet, Monsieur Hallyday a eu une relation distante avec son père, qui s’est remarié avec une autre femme à sa naissance. Un vide qu’il se dit marqué de manière indélébile. « J’étais très obsédé par le père que je n’ai jamais eu, et il était très difficile d’accepter cela », dit-il, tout en sachant que c’est certainement ce qu’il lui a donné force et ambition. A présent marié, pour la quatrième fois, à Laeticia Boudou, Monsieur Hallyday, père de deux enfants adultes, a adopté deux enfants, nées au Vietnam, Jade, 6 ans, et Joy, presque 3 ans, fait de son mieux pour passer du temps avec elles.

« Ne pas avoir vu mes deux premiers enfants grandir dans ma maison m’a fait sentir très seul », dit-il. Sa fille, Laura Smet, 27 ans, née de sa relation avec la célèbre actrice Nathalie Baye, a aussi subi des périodes sombres avec des tentatives de suicide. « Elle est devenue actrice bien sûr », précise-t-il, « et les actrices sont plus compliquées ».

A Los Angeles, enfin, là où il est venu vivre pour échapper aux très élevés impôts français, ses enfants ne sont pas touchés par sa célébrité. En effet, peu d’américains en dehors des passionnés la musique du monde, ne savent qui il est, malgré le fait que The Jimi Hendrix Experience a fait ses débuts en première partie de Monsieur Hallyday en 1966 en Europe. Monsieur Hallyday dédicace une chanson à Hendrix, « Guitar Hero », sur son dernier album.

Monsieur Hallyday a tourné des films, et quelques américains l’arrêtent dans la rue. « Ils ne savent même pas que je suis chanteur. Ils disent ‘super film, mec, on t’a vu dans L’homme du train.’ C’est très étrange pour moi. » (Lire notre article sur L’Homme du Train, cliquez ici).

Il n’a jamais été très important aux Etats-unis, même s’il a participé au « Ed Sullivan Show » en 1962. Il parlait peu l’anglais à cette époque et était tout le temps en tournée. « Essayez de travailler aux Etats-Unis, c’est comme commencer une toute nouvelle carrière, et pour cela, il faut du temps », avoue-t-il.

Sa maison de disque était américaine. « J’étais dans le département français, et ça n’aide pas à s’exporter dans d’autres pays ». La maison de disque l’a une fois poussé à enregistrer un album en anglais (Rough Town en 1994). « Ensuite, ils l’ont lancé en Europe et ne m’ont même pas fait faire une seule promo aux Etats-Unis ».

Mais ses albums restent populaires. Un album de 2005, Ma Vérité, a été vendu à plus de 500 000 exemplaires. En langage internet d’ajourd’hui, « c’est comme vendre 2 millions d’albums », dit-il, en considérant le piratage.

Sa récente expérience qui l’a fait frôlé la mort en 2009 l’a changé. Il concède : « J’avais oublié que tous les matins quand on se réveille, on peut respirer et voir le soleil ou la pluie et parler au téléphone avec un ami, voir sa famille, ses enfants grandir, c’est si courant que cela ne vous touche pas. Mais quand vous frôlez la mort, vous réalisez que chaque matin est un cadeau de Dieu, c’est Merci la vie ».

Pour son dernier album Jamais Seul, enregistré après sa convalescence, il a parlé 2 mois avec ses auteurs favoris, Matthieu Chedid et Maxim Nucci « à propos de la vie, de l’amitié, de l’amour et du désespoir, puis nous avons commencé à écrire les chansons petit à petit en fonction de mes sentiments. » Cet album parle des vieux amis et des souvenirs, avec une chanson dédiée à sa femme.

Au regard de tout ce qu’il a fait dans sa carrière, il dit : « Je vais de l’avant, je n’ai plus beaucoup de choses à prouver ». Mais il ne pense pas à la fin et il confesse avoir un cauchemar dans lequel il meurt en laissant ses jeunes enfants sans rien.

Quand il était jeune, il rencontra Maurice Chevalier et lui chanta quelques chansons. Chevalier lui dit : « Ecoute, gamin, je ne sais pas si un jour tu chanteras. Mais souviens-toi d’une chose : prends toujours soin de tes entrées et de tes sorties. Et au milieu, chante du mieux que tu peux ».

Monsieur Hallyday prend une autre Gitane. « J’ai toujours mis en application ce conseil. Alors, j’essaie toujours de trouver une nouvelle manièe d’entrer en scène. »

Quant à la sortie de scène, il est encore trop tôt pour en parler.

L’article sur le site du NY Times : cliquez ici.

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3 comments

  1. l’interwiev par le new york times est très bien merci à tous et toi
    JOHNNY continue tu es suoper jamais tes fans ne t’oublierons salut

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