Interview de Johnny Hallyday par le Figaro Madame

Johnny Hallyday interview du Figaro Madame

Johnny Hallyday interview du Figaro Madame“Johnny, Hymne à la vie” titre le Figaro Madame pour évoquer le grand retour de Johnny Hallyday.

Interviewé dans sa maison du quartier de Pacific Palisades (voir des photos de la maison de Johnny Hallyday), Johnny reçoit les journalistes du Figaro Madame dans son intimité, à Los Angeles.

Renaître de ses cendres ? Yes, he can !

Voici l’intégralité de l’article du Figaro Madame sur Johnny paru le 19 mars 2011 :

Boulevard du Crépuscule : les palmiers télescopiques, comme dessinés au fusain, se découpent sur un coucher de soleil doré. Quelques minutes plus tard, fondu au noir : la nuit seulement brouillée par les phares des milliers de voitures qui valsent sur les freeways. C’est à Santa Monica, dans le quartier de Pacific Palisades, que Johnny Hallyday vous attend à 19 heures. Une maison immense, sans ostentation eu égard au standing du voisinage : Kate Hudson habite en face, Tom Hanks et Steven Spielberg à deux pas. On voit la maison de Dany Boon depuis le jardin.
C’est Mme Hallyday, la si douce Læticia, qui ouvre le portillon sans chichis quand Johnny, en pleine forme malgré une récente opération de la hanche, vous guette, pantalon noir et tee-shirt sans manches découvrant des bras multitatoués (inventaire : un aigle, un loup, une tête de mort, les prénoms des enfants, etc.). Hôte ultra-chaleureux, il vous fait visiter méthodiquement sa maison du bonheur : du garage (avec sa Harley customisée qu’il chevauche pour ses virées à Santa Fe, sa Cadillac 1953 bleu nuit, etc.) à la mini-salle de cinéma (Jade et Joy, ses filles, adorent y voir des dessins animés), en passant par la salle de sport, les chambres d’amis, la piscine à débordement où il nage chaque matin… Tandis que la fée Læticia vous sert du vin blanc, sa grand-mère (qui vit avec eux) récure une poêle en riant, et la toute petite Joy (une poupée) aligne ses Barbie sur l’immense table du salon. Johnny, vieux lion régénéré, icône inoxydable et à jamais charismatique, publie un nouvel album, Jamais seul, morceau de bravoure rock, réalisé principalement par Matthieu Chedid, la référence pop française. Retour sur une année noire (2010) et une autre, riche en promesses (2011).

Madame Figaro. – Quel est votre état d’esprit actuel ?
Johnny Hallyday. – Je suis en pleine rénovation ! Outre la sortie de mon album, je travaille sur la pièce de théâtre que je vais jouer au Théâtre Édouard VII en septembre (NDLR : Le Paradis sur terre, de Tennessee Williams, où on le verra en métis noir tourmenté) et sur la tournée de l’an prochain. Je ne bois plus une goutte d’alcool depuis deux mois, et si je fume encore, ce n’est plus pour longtemps, sous la pression de mes filles et de ma femme, qui allume des bougies parfumées en même temps que j’allume mes Gitanes !

Un nouvel homme en quelque sorte…
J’avais besoin de me renouveler dans mon métier et dans ma vie après cette année 2010, qui a été un cauchemar épouvantable et que j’ai envie d’effacer de ma mémoire. Cela a été terrible pour moi – j’ai failli mourir –, mais plus encore pour ma famille et pour Læticia. C’est comme un long trou noir. Je ne me souviens pas de tout, puisque j’avais sombré dans le coma. À un moment donné, on a demandé à ma femme la permission de me débrancher ! J’ai fini par sortir pour les fêtes de Noël. Deux infirmières veillaient sur moi vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je recevais des soins intensifs, mais au moins j’étais à la maison. Cela ne m’a pas empêché de basculer dans une sévère dépression. Plutôt que de rentrer en clinique, j’ai choisi la convalescence dans notre résidence de Saint-Barthélemy, mais là non plus les choses ne s’arrangeaient pas. La dépression m’assaillait, je pleurais sans raison. Et puis j’avais perdu ma voix, plus un son ne sortait, j’étais convaincu que j’étais fini. C’est à ce moment-là que j’ai dit oui pour la pièce de Tenessee Wiliams, il fallait que je me raccroche à quelque chose de mon métier, à un challenge à remporter. C’est à ce moment là aussi que Matthieu Chedid est entré dans ma vie, cela m’a beaucoup aidé. Ma voix est revenue petit à petit. Mais au final, c’est un an de ma vie qui est parti, englouti par l’hôpital, la dépression, les paniques et les doutes… J’avais très peur que tout le monde ne m’ait oublié ou, pire encore, qu’on n’ait pitié de moi. Je voulais revenir fort.
Qu’est-ce que ces épreuves vous ont appris ?
Beaucoup de choses. J’ai changé. J’ai fait table rase du passé et opéré un grand ménage dans ma vie en me débarrassant de mon ancienne équipe. J’avais besoin de tout remettre en question, car je ne savais plus si l’on m’aimait pour moi, l’homme, ou pour le chanteur qui rapporte un argent dont tout le monde veut profiter. A cet égard, Jean-Claude Camus, mon ex-producteur, a été épouvantable durant cette période. Il a dit des choses qui n’avaient pas été dites pour conserver son gagne-pain. Aujourd’hui, il est sorti de ma vie. À mes yeux, il n’existe plus.
Quelles sont les choses que vous ne voulez plus aujourd’hui ?
La manipulation. Les mauvais conseils. Je me suis laissé déborder parce que je n’avais pas le temps de gérer certaines choses. On a beaucoup profité de moi. Les gens vous rendent bien peu ce qu’on leur donne, et je ne veux plus que ce soit à sens unique.
Votre nouvel album tranche avec votre production précédente. Il est même assez déconcertant…
Ces dernières années, j’ai fait un peu trop ce que me demandaient les maisons de disques. Je me suis éparpillé dans la variété. Il était urgent pour moi de retrouver une énergie originelle, celle de mes débuts, celle du rock des années 70. Nous avons enregistré l’album comme cela se faisait à l’époque, je chantais en direct avec les musiciens ; c’est ce qui lui donne sa couleur très particulière.

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