Exclu : réponse de Christophe Barbier de L’Express à Muriel Marland-Militello

Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, a répondu à la lettre ouverte des députés UMP en colère contre sa décision de révéler le dossier médical de Johnny Hallyday (voir notre article : Des députés UMP en colère contre L’Express).

Voici l’intégralité de la réponse de Christophe Barbier, publiée il y a une heure sur le site de L’Express,  à la lettre écrite à l’initiative de Muriel Marland-Militello :

“Réponse à Mme Muriel Marland-Militello

Madame le député,
J’ai bien reçu votre courrier du 7 juin concernant notre dossier consacré à la santé de Johnny Hallyday et tiens à réagir à vos propos.
Le secret médical, très important, concerne les membres des professions médicales, engagés par leur serment. Journalistes, nous relevons d’une déontologie qui a pour fondement la recherche de la vérité, par-delà toutes les tentations pour l’escamoter, à chaque fois que l’intérêt de nos lecteurs nous semble justifier cette quête.
En l’occurrence, les ennuis de santé de Johnny Hallyday, en décembre 2009, ont donné lieu à une exceptionnelle opération de communication de la part de son entourage, à une bataille autour d’évidents intérêts financiers et à une série d’accusations et de contre-attaques entre un proche de l’artiste et le chirurgien qui l’avait opéré. Ne pas contribuer à révéler la vérité sur ce qui s’est passé à l’hôpital Cedars Sinaï reviendrait à être complice de ces manoeuvres. Le devoir journalistique imposait de “lever le voile”, comme disait Françoise Giroud, sur ces faits.
En effet, cette enquête va à l’encontre du secret médical, comme dans d’autres dossiers, l’investigation nous amène à passer outre le secret de l’instruction ou le secret-défense. Nous ne sommes pas tenus à ces secrets qui engagent d’autres corporations. Si vous tenez à défendre la liberté de la presse, vous devez, Madame le député, prendre en compte cette caractéristique de notre métier. Vouloir nous imposer des impératifs de secret qui ne concernent pas notre profession témoigne d’une curieuse conception de cette liberté de la presse.
Enfin, je tiens à vous signaler que nous n’avons pas publié les détails du rapport qui portaient atteinte à la dignité de Johnny Hallyday et n’étaient pas nécessaires à la compréhension de cette affaire.
Je demeure, Madame le député, à votre disposition et vous prie d’agréer l’expression de ma considération distinguée.
Christophe Barbier
Directeur de la rédaction de L’Express

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