Johnny Hallyday vu par Gilbert Coullier dans Paris Match

Gilbert Coullier parle de Johnny Hallyday dans Paris Match

Gilbert Coullier parle de Johnny Hallyday dans Paris MatchGilbert Coullier, producteur de Bernard Lavilliers, M Pokora, Véronique Sanson, Serge Lama, Roch Voisine, Gad Elmaleh ou encore Céline Dion, a créé l’événement en remplaçant Jean-Claude Camus comme producteur de Johnny Hallyday en août 2010.

Il s’est récemment confié à Paris Match sur sa relation avec Johnny Hallyday. Voici l’interview en intégralité publiée le 14 mars 2011.

Paris Match. Ajouter Johnny ­Hallyday à votre liste d’artistes, c’est un coup médiatique, un coup financier ou tout simplement un vieux rêve ?
Gilbert Coullier. J’ai toujours été très fan de Johnny. Le premier spectacle que j’ai organisé était un de ses concerts, au Parc des expositions de Rouen, en mars 1975. Quand j’étais ouvrier imprimeur à Rouen, chaque fois qu’il passait, j’allais le voir. Je n’ai jamais raté un de ses spectacles. Toutefois, quand on passe de l’autre côté de la barrière, il vaut mieux éviter d’être groupie car on a besoin de beaucoup de recul pour parler aux artistes et les rassurer.

C’est Johnny qui vous a approché ou c’est vous qui êtes allé le chercher ?
Ce n’est pas moi qui suis allé le chercher. Johnny ne souhaitait plus travailler avec Jean-Claude Camus, qui avait vendu 100 % de sa société à Warner. Il n’avait pas envie que le producteur de ses disques soit aussi celui de ses spectacles. Et puis ils ont travaillé ensemble plus de trente ans ; qu’on le veuille ou non, comme dans les vieux couples, il y a usure. Le 14 août 2010, j’ai été sollicité par un intermédiaire de Johnny à des conditions qui ne me convenaient pas, puis tout est allé très vite. Dix jours après, je passais un accord avec Johnny. Lorsque Camus m’a ­appelé pour me demander de me ­retirer, je lui ai dit que je ne le ferais pas car, même si je le faisais,
à ce stade, ni lui ni Warner ne prendraient ma place. Cela dit, quand on est approché par Johnny, c’est difficile de lui dire non.

Vous qui avez toujours été si discret, vous vous êtes montré récemment d’une grande violence à l’égard de l’ancien producteur de Johnny, votre ex-­associé Jean-Claude Camus. Pourquoi ?
C’était très violent, je le reconnais. J’étais la voix de Johnny. Que Jean-Claude Camus s’attaque à moi, j’ai l’habitude, mais qu’il s’en prenne comme il l’a fait à Laeticia et à lui, c’est trop. Il ­oublie que c’est Johnny qui a fait sa notoriété et sa fortune. Il a laissé ­entendre que c’est lui qui a jeté l’éponge, or c’est Johnny qui l’a ­appelé pour lui dire qu’il ne voulait plus travailler avec lui. Il fallait rétablir la vérité.
Beaucoup de gens pensent que vous détruisez le métier en donnant à Johnny Hallyday des millions d’euros d’avance. D’abord, contrairement à ce qu’on a laissé entendre, Johnny n’a pas travaillé avec moi uniquement pour une question d’argent, car, en face de moi, il y avait deux multinationales qui pouvaient lui donner plus. D’autre part, ce ne sont pas 12 millions d’euros qu’il recevra, comme on l’a d’abord annoncé, mais 8 millions, dont 4 à la signature d’un contrat pour avoir le droit d’ouvrir la billetterie. Le reste sera en fonction des résultats. C’est ce qui se fait toujours avec les Anglo-Saxons. Johnny est le plus grand artiste français, je ne vois pas où est le problème. Pour tous les artistes de toutes les générations, quoi qu’il fasse, Johnny est toujours le “boss”. Je peux vous dire que Gad Elmaleh est très impressionné devant lui. Quant à Matthieu Chedid, il est ­devenu un vrai fan.

Vous avez la réputation d’être un tueur en affaires !
Je n’ai pas cette impression. Un tueur, pour moi, c’est quelqu’un qui ne fait des “deals” que pour ­gagner de l’argent pour lui ; moi, au contraire, je fais toujours attention à ce que les gens avec qui je travaille en gagnent, car je me suis donné comme mission de toujours défendre les artistes.

On assiste depuis quelques mois à une véritable hémorragie médiatique autour de Johnny. Comment effacer ce personnage de tabloïds qu’il est devenu ?
S’il l’est devenu, c’est malgré lui. Depuis toujours, tout ce qui se passe autour de lui est médiatisé à l’excès. Il a un contrôle fiscal : c’est une affaire d’Etat… Qui n’en a pas eu ? J’en ai moi-même eu plusieurs. Pourtant, aujourd’hui il se sent très isolé. Il est très perturbé par la campagne de dénigrement qu’il y a en ce moment contre Laeticia. Il ne comprend pas. On reproche à ­Laeticia de se mettre trop en avant, d’avoir une énorme emprise sur lui. On pourrait dire la même chose de Nicole et de moi. Nicole s’est investie totalement dans mon métier, elle me donne énormément de conseils et je l’écoute, car elle a une très grande sensibilité. Elle entretient merveilleusement les liens avec les artistes, elle dit toujours, d’ailleurs, que cette relation formidable que nous avons ensemble les rassure, ce qui est tout à fait vrai.

Comment est-ce de travailler avec Johnny ?
Johnny a une envie folle de ­remonter sur scène, et il fait tout pour que ça se passe le mieux possible. On m’avait dit : “Tu vas voir, c’est l’enfer. Il va te bombarder de messages toutes les nuits, te harceler…” Je m’attendais au pire, même si je connaissais sa gentillesse légendaire avec les gens. J’ai découvert un homme d’une grande douceur et d’une grande docilité, toujours très à l’écoute. On m’avait également dit que ­Polnareff était capricieux, ingérable… et ça s’est très bien passé avec lui. On a tendance à confondre chez les artistes leur ego et leur désir de perfection. Il suffit de leur donner ce qu’ils attendent et tout se passe bien.

Est-ce qu’il vous est arrivé de refuser de travailler avec certains artistes parce qu’ils étaient impossibles ?
Bien sûr, mais ne me demandez pas qui, je ne vous le dirai pas. A part Céline Dion, qui est devenue une star planétaire et avec qui je travaille depuis 1992, j’ai fait le choix de ne travailler qu’avec des artistes français, car ils sont généralement plus fidèles. Un de mes plus grands regrets professionnels est d’être passé à côté d’une comédie musicale qu’on me proposait. Je produisais déjà “Starmania” et je ne me voyais pas en faire deux en même temps.

Michel Sardou m’a chargée de vous dire qu’il adorerait faire “Roméo et Juliette” si vous le produisiez, mais à une seule condition : que Jamel Debbouze fasse Juliette ! Ça vous dit ?
[Il éclate de rire.] Vous n’allez pas le croire, mais j’ai justement un projet avec Jamel Debbouze : une comédie musicale dont il est l’initiateur, une sorte de “Roméo et ­Juliette” dans le 9-3. Je lui en parle immédiatement !

Le site de Gilbert Coullier : http://www.coullier.com/

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