Michel Fugain et Johnny Hallyday : Retour sur une petite rivalité
Michel Fugain, artiste emblématique des années 1970 grâce à son collectif Big Bazar, a connu une période marquée par d’importants succès. Pourtant, au début des années 1980, cette dynamique s’est essoufflée. Comme d’autres artistes de sa génération, l’interprète de Belle histoire s’est retrouvé confronté à des difficultés financières et à une visibilité réduite sur la scène musicale.
Michel Fugain garde néanmoins des souvenirs positifs de cette période professionnelle différente, mais intense. Enchaînant ces prestations dans des contextes plus intimes, l’artiste partage qu’il en a retiré une satisfaction personnelle et une nouvelle reconnaissance de son métier : « Tu en fais un et les gens dans le mariage me commandaient pour le leur. »
La réaction de Johnny Hallyday
Malgré l’enthousiasme de Michel Fugain pour cette phase de sa carrière, certains de ses contemporains ne partageaient pas le même avis. C’est le cas de Johnny Hallyday, qui pourrait avoir formulé une remarque peu flatteuse sur la situation de son confrère. Selon Michel Fugain, le Taulier aurait déclaré : « Fugain, il est mort. » Une phrase qui, bien qu’ayant été rapportée de seconde main, semble avoir laissé des traces. Michel Fugain ne mâche pas ses mots en réponse : « Couillon ! Je serai mort quand j’aurai plus d’oreilles ni de mains. »
L’interprète de Une belle histoire semble avoir peu apprécié une réflexion qu’il interprète comme une manière de minimiser son talent et sa contribution à la chanson française. Ce désaccord illustre aussi les différentes conceptions du métier : où certains privilégieraient une certaine vision du succès et de la notoriété, Fugain revendique son approche plus artisanale et humaine de la musique.
Un moment de divergence entre deux icônes
Ces propos ne sont cependant qu’un exemple des différends qui ont ponctué les relations entre ces deux figures de la chanson française. En effet, leurs carrières se croisent sur plusieurs épisodes marquants, à commencer par la chanson Je n’aurai pas le temps, initialement écrite pour Johnny Hallyday. Considérant le morceau comme trop éloigné de son univers rock’n’roll, celui-ci l’écarte. Michel Fugain s’en empare alors, en fait un tube mémorable en 1967, et parvient à se faire un nom auprès du public.
Derrière les apparitions communes sur les plateaux télévisés et les sourires de façade, la compétition restait donc palpable entre deux artistes aux trajectoires bien différentes. Johnny Hallyday, davantage associé à l’univers du rock et des stades pleins, a parfois eu un regard critique sur ses pairs, alors que Michel Fugain revendique une manière plus diversifiée et peut-être plus modeste d’aborder son métier.
Des visions qui s’opposent mais une contribution commune au patrimoine culturel
Ce désaccord entre Johnny Hallyday et Michel Fugain reflète avant tout leurs visions contrastées de leur art et de ce que signifie être un artiste. Pour Fugain, endosser ce rôle va au-delà de la simple quête de prestige ; il s’agit d’être un « saltimbanque », capable de s’adapter à tous les contextes pour faire vivre la musique.
Cependant, malgré les différends et la remarque de Johnny, Michel Fugain tire une certaine satisfaction de sa résilience et de son longévité dans le milieu musical. À travers son parcours, il démontre qu’il est parfois possible, même dans des périodes difficiles, de faire preuve d’une inventivité et d’une ténacité remarquables.
Quant au Taulier, bien que disparu depuis plus de sept ans, son nom reste étroitement lié à l’histoire de la chanson française, tout comme Michel Fugain. Preuve que, malgré leurs différends, chacun a marqué durablement un public fidèle et attaché à ses œuvres.